L'église de Mareuil-lès-Meaux
Eglise Saint-Etienne (XIIIème siècle)
Le village de Mareuil-lès-Meaux est attesté depuis le VIIe siècle et figure sur les domaines de l'abbaye de Saint-Denis-en- France en 747 et 862. On peut donc présumer de la préexistence d'une église, avant celle que nous pouvons observer aujourd'hui dont la construction débute au XIIIe siècle. L'an 1250, par une charte de Thibault, comte de Blois, Anseau de Cornillon donne au fief de Saint-Denis tout ce qu'il possède à Mareuil. Dans le même temps, Guillaume, seigneur de Mareuil-lès-Meaux, et sa femme Helvide, fondent deux chapelles dans l'église, l'une sous l'invocation de la Sainte Vierge; l'autre sous celle de Saint-Roch qui sera en 1829 dédiée à Saint-Sébastien.
Jadis, vis-à-vis l'église, à l'emplacement actuel de la place Jean Jaurès, il y avait une chapelle dédiée à Saint-Denis et un bâtiment formant monastère, habité par les bénédictins de Saint-Denis, qui dès 750 et jusqu'à 1640, étaient seigneurs de Mareuil.
De même, des fondations anciennes autour de l'église annoncent qu'elle a été beaucoup plus grande qu'elle ne l'est aujourd'hui. L'église est composée d'une nef flanquée de bas-côtés et se termine à l'est par un chevet plat. Le vaisseau central se développe sur cinq travées ; les six piliers massifs datent du XIIIe siècle, mais la nef dans son ensemble a été remise au goût du jour au XVe siècle avec la construction de nouvelles voûtes plus hautes ainsi qu'un second niveau de chapiteaux correspondant à ceux du choeur. La première travée du bas-côté Nord est occupée par la sacristie, autrefois adossée au chevet de l'édifice. Le clocher occupe la 1ère travée du collatéral Sud. Celui-ci a probablement été construit lors d'une campagne de travaux du XVIe siècle qui comprenait la réfection de la façade occidentale après la suppression de plusieurs travées primitives ; d'où l'aspect tronqué de cette façade.
En 1793, deux des trois cloches que recevait le clocher ont été cédées à la ville de Meaux. En 1832, l'unique cloche étant cassée il en a été monté une nouvelle de 646 Kgs. Pour l'an 2000, une seconde cloche a été mise en place.
Les deux dernières travées de l'édifice, plus larges, ont conservé des chapiteaux et des voûtes du XIIIe siècle.
Le sanctuaire et les deux chapelles latérales, l'une dédiée à Saint-Sébastien et l'autre à la Vierge, occupent la dernière travée.
Les colonnes de la nef, aux larges fûts sont également du XIIIe mais les colonnettes engagées qui les surmontent et les voûtes de la nef sont d'un style plus tardif et l'on peut situer leur réalisation dans la deuxième moitié du XVe siècle. Les chapiteaux sont à crochets. Ceux de la grande nef sont décorés de feuilles d'eau ou des salamandres de François 1er (XVIe), bien que ces animaux pourraient être aussi les dragons de Jean du Drac, évêque de Meaux de 1459 à 1473, lequel possédait un dragon sur ses armoiries.
Lors des guerres de religion, l'édifice subit des dommages en 1562 et 1590 alors que des ligueurs sont assiégés dans l'église. En 1596, un inventaire du fief de Saint-Denis à Mareuil décrit la ruine du village et donc probablement celle de son église. L'église bénéficie d'une importante restauration au début du XVIIe siècle. La charpente est refaite et couvre l'ensemble de la nef et des bas-côtés, les baies hautes donnant dans les combles sont alors bouchées. Au XVIIIe siècle, la création de retables derrière le maître-autel et dans les chapelles latérales entraîne le bouchement des baies du chevet. C'est à cette époque que l'on construira la sacristie derrière le chevet, laquelle, trop humide, sera détruite en 1838 et l'on mura la chapelle des fonts baptismaux pour la transformer en nouvelle sacristie.
Les réseaux de style gothique flamboyant des baies des deux dernières travées ainsi que leurs vitraux ont été réalisés vers 1875 lors des restaurations entreprises par l'abbé Pierre Cousin, curé de Mareuil de 1869 à 1886, et par l'abbé Alexandre Cambier, curé de la Villette Paris, qui construira en 1872 à Mareuil une maison de vacances pour les orphelines de la paroisse de la Villette. Le percement de ces baies rendra l'église plus lumineuse et nous permet d'admirer aujourd'hui le vitrail de Saint-Etienne dans la chapelle de Saint-Sébastien, le vitrail de la nativité et celui de la vie de Marie dans la chapelle de la Vierge ainsi que les deux grandes lancettes du chevet représentant le Christ et la Vierge Marie. L'abbé Cousin, qui était également un artiste, décorera le sanctuaire de peintures dont une grande partie est encore visible.
Le tableau à l'huile représentant le martyre de Saint-Sébastien est l'oeuvre du peintre Louis Dubois (1830-1880).
Deux plaques commémoratives sont apposées de chaque côté de l'entrée de l'église :
Pierre de Ronsard (1524-1585) fut curé commendataire de Mareuil de 1552 à 1554 et y séjourna durant l'automne 1553, lorsque la peste ravageait Paris. Il évoque dans son ouvrage "le bocage" la campagne des environs de Meaux et le vignoble qui couvrait en ce temps là les coteaux de Mareuil.
L'abbé Emile Petitot (1838-1916), prêtre missionnaire qui séjourna plusieurs fois parmi les tribus amérindiennes et les esquimaux du Canada dont il étudia la culture et les modes de vie, est nommé curé de Mareuil-lès-Meaux en 1886. C'est ici qu'il publiera ses principaux ouvrages d'ethnologie et de géographie. Il décède à Mareuil en 1916.
Date de dernière mise à jour : 22/09/2019